LES CARBURANTS ALTERNATIFS ONT LA COTE

Pour 60 % des Français, la voiture restera le mode de transport préféré de leurs prochaines vacances d’étés. Mais que choisir entre Bioéthanol, hydrogène, GPL ou encore GNV. Quel carburant choisir parmi ces alternatives qui s’offrent aujourd’hui à l’essence au diesel ou même à l’électrique. Le GPL et le bioéthanol rencontrent même un succès grandissant alors qu’en 2018 les carburants alternatifs représentaient tout juste 3 000 ventes dans l’Hexagone. Face à la flambée des prix de nos carburants « traditionnels », de plus en plus se tournent vers d’autres solutions, découvrez si elles sont appropriées pour vous.

Bioéthanol E85

Le Bioéthanol ou E85, est le seul carburant liquide pour moteurs essence qui soit renouvelable et immédiatement disponible puisqu’il est un alcool produit à partir de fermentation des sucres et de l’amidon contenus dans les betteraves sucrières, les céréales et leurs résidus de transformation (sans huile de palme). Il émet entre 3 et 7 % de CO2 du fait qu’il contient moins de carbone que le sans plomb.  Le CO2 émis lors de sa combustion est le même que celui que la plante a puisé dans l’atmosphère. Il n’augmente pas l’effet de serre, d’où un bilan environnemental amélioré de 50 %. Grâce à une défiscalisation, son coût est d’environ 0,68 €/l (prix octobre 2019). Malgré une surconsommation de 20 à 25 % par rapport aux autres carburants essence, il reste très compétitif à l’utilisation.

Le Bioéthanol est le biocarburant le plus utilisé au monde, la France est le 1er producteur européen d’alcool agricole, avec 24 % de la production européenne, utilisé en grande partie pour les carburants.

 Il faut savoir que le Bioéthanol est actuellement présent dans tous les carburants essences distribués par les stations-service françaises : SP95, SP98, SP95-E10 ou Superéthanol-E85.

Hydrogène avec pile à combustible

L’hydrogène est une alternative sérieuse aux énergies fossiles, une électricité produite à bord du véhicule, un plein qui se fait rapidement et totalement propre à l’échappement (zéro émission de CO2), l’hydrogène est prometteur ! En revanche, le coût de la pile à combustible et sa durée de vie restent de réels freins à la démocratisation de cette énergie.

Selon les procédés utilisés, la production de l’hydrogène rejette plus ou moins de CO2 dans l’atmosphère.

  • L’hydrogène vert est le plus respectueux de l’environnement : il est produit par électrolyse de l’eau. Sa production ne nécessite l’emploi d’aucune énergie fossile.
  • L’hydrogène gris résulte d’un procédé appelé « vapo reformage du méthane ». Produit de l’hydrogène grâce aux méthanes présents dans le gaz naturel. La conversion du gaz naturel en hydrogène génère des émissions de carbone.
  • L’hydrogène noir est issu du charbon. Il émet beaucoup de CO2.

Aujourd’hui, 95 % de l’hydrogène qui est produit sont issus de la transformation d’énergie fossile. La production de l’hydrogène émet des gaz à effet de serre dès lors qu’elle ne repose pas sur un procédé d’électrolyse de l’eau. Cependant, le coût de production de l’hydrogène vert se situe entre 3 et 6 €/kg alors que le coût de production de l’hydrogène gris est de 1,5 €/kg. L’hydrogène vert est donc pour le moment moins rentable que l’hydrogène gris, mais plus écologique.

En 2022, les voitures à hydrogène restent rares. Sur le marché français, deux modèles de voitures à hydrogène sont proposés : le Hyundai Nexo et le Toyota Mirai. Pour une véritable production de masse, il faudra encore des années car le prix de ces voitures débute à 76 500 € ce qui reste très élevé. 

GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié)

Le GPL est un mélange d’hydrocarbures légers stockés à l’état liquide (butane et propane), généralement en proportion 40/60%, utilisé dans un moteur essence adapté à la bicarburation GPL-sans plomb, avec le rajout d’injecteurs spécifiques et d’un réservoir supplémentaire pour le GPL. Malgré une surconsommation d’environ 30 % mais avec un prix moyen de 0,83 €/l, le coût kilométrique reste très intéressant financièrement. 

Le CO2 émis reste fossile, mais l’utilisation du GPL est plus avantageuse par rapport à l’essence et au gasoil en permettant de :

  • Attenue de 50 % les émissions d’oxyde d’azote ;
  • Diminuer de 50 % celles des monoxydes de carbone ;
  • Baisser de 90 % les émanations d’hydrocarbures et de particules ;
  • Réduire le coût d’environ 60 %, même si un véhicule GPL consomme plus qu’un moteur diesel ou essence.

Cette solution a pour bémols une adaptation couteuse et une autonomie nettement réduite.

GNV (Gaz Naturel pour Véhicules)

On retrouve les mêmes avantages/inconvénients avec le GNV qu’avec le GPL, mais il est composé de Méthane. Comme le GPL, ce gaz émet moins de polluants et de CO2 que l’essence ou le diesel, mais avec un indice d’octane encore plus élevé (environ 130), qui vise à améliorer la qualité de la combustion. Son coût est très intéressant : 1,2 €/kg (conso d’approximative : 5 kg/100 km), mais les pompes sont très rares en France, à peine plus de 150, ce qui rend le ravitaillement très compliqué. Et tout comme le GPL, l’adaptation est couteuse.

En 2020, on dénombre 23 000 véhicules roulant au GNV en France. Parmi tous les GNV, le gaz naturel liquéfié (GNL) est le plus adapté à l’industrie du transport. Ce gaz stocké sous forme liquide bénéficie d’une autonomie d’environs 1000 km et réduit les émissions d’environ 20 % par rapport au diesel.

C’est pour ces raisons qu’aujourd’hui, la croissance du parc de véhicules roulant au GNV se concentre essentiellement sur les poids lourds : 2,5 % des immatriculations ont recours à cette motorisation. D’après plusieurs études, d’ici à 2030, les poids lourds roulant au GNL représenteront environ 25% du parc automobile européen. 

En Conclusion

Les avantages des carburants alternatifs

  • Autonomie importante (GNL)
  • Rejet de CO2 moins important (E85) ou atténué (GPL, GNV)
  • Le plein se fait rapidement
  • Pollution et coût réduit (E85, GPL et GNV)

Les inconvénients des carburants alternatifs

  • Une adaptation au véhicule coûteuse (GPL et GNV)
  • La non-compatibilité de certains véhicules 
  • Le vide juridique sur la garantie des constructeurs 
  • L’autonomie grandement réduite (GPL)
  • Mise en place de stations-service spécifique (Hydrogène et GNL)
  • On trouve peu de stations sur le territoire français (GNV)

En résumé, ces carburants alternatifs ont tous un bon nombre d’avantages, mais ils ont également chacun des inconvénients qui font que leur expansion sur le marché de l’automobile se fait moins vite que pour les véhicules hybrides et électriques.